Zoom

Intelligence

La saison des sucres




Nous y voilà, enfin, c'est la fin de semaine ! Depuis dimanche dernier que nous l'attendions avec une impatience certaine, nous sommes de retour au chalet. Il pleut, il neige, un peu entre les deux, mélangé. Pour ainsi dire tous nos seaux sont plein et c'est environ 75L de belle eau d'érable que je transporte en jerrycan de 15L de nos 14 arbres jusqu'au chalet afin que nous puissions la filtrer puis la mettre immédiatement à chauffer pour commencer la réduction.

Cette année nous nous sommes organisés, sautant sur l'occasion quand notre voisin nous a proposé de nous prêter son chaudron à gaz qu'il utilise en septembre pour le rituel traditionnel de l'épluchette de blé d'inde familiale. Nous installons donc le brûleur à gaz sur la terrasse, remplissons la grosse marmite de notre eau d'érable et c'est parti pour un bon moment. J'ai l'impression de faire bouillir de la potion magique. La cuisinière est aussi mis à contribution car nous en avons trop et tous nos récipients y passent. Nous transférons les uns dans les autres, du plus petit au plus grand, au fur et à mesure de l'évaporation, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un, puis nous ferons l'inverse. Quand tout se sera évaporé et condensé, il devrait nous rester au final environ 2L coloré foncé et odorant, que nous finirons à l'intérieur jusqu'à obtenir la température idéale de 104 degrés qui est l'indicateur ultime de la perfection du sirop d'érable.

Quand je me lève samedi vers une heure du matin pour prendre la relève, il reste encore un gros chaudron à l'intérieur, et toujours l'énorme à l'extérieur. Cette fois on y est c'est notre saison des sucres qui commence vraiment et nous allons être bien occupé les prochaines fins de semaine. L'odeur dans le chalet est sublime, subtile, chaleureuse et sucré. Vers deux heures je transfère le chaudron intérieur dans celui à l'extérieur, il n'en reste donc plus qu'un à surveiller ponctuellement et il est plein à raz bord, dégageant des grosses volutes de vapeurs odorantes, dans la nuit noire. Il fait environ 1 degré ce qui n'est pas idéal, le mieux étant qu'il gèle la nuit environ -5 et 5 le jour pour que nos arbres coulent au mieux. Ça c'est la théorie, en pratique on prend tout ce que la nature nous offre. Samedi j'irais relever mes seaux et je le referais dimanche avant de partir.


brûleur à gaz
brûleur à gaz
marmite




◄ précédent   Jp 9 avril 2017   suivant ►


Commenter
Partager

Twitter Facebook Google Plus Linkedin email Flux rss